Deux réunions se sont tenue à l’occasion de la Négociation annuelle sur les Salaires (NAO) 2009 chez Manpower, dont la seconde le 06/03/2009. Cette année encore, aucun accord ne pourra être trouvé face à la passivité de la direction Manpower, dont le crédo en matière de ressource humaines est plus le maniement du baton que la reconnaissance ou la considération du travail.

La délégation CFTC Manpower a rappelé à la direction le cadre de discussion suivant :

  • les excellents résultats économique de Manpower France sur 2008 malgré 6 mois de crise (voir à ce sujet notre article antérieur analysant ce très bon résultat de l’entreprise en 2008) ;
  • la nécessaire réaction de l’entreprise en matière de rémunération du travail, face à des pratiques RH parfaitement démotivantes à tous les niveaux (absurdité des contraintes sur la pause des congés, absence d’équité dans les règles de rémunération fixe et variable, chute du montant de la rémunération variable, absence de moyens, augmentation de la charge de travail, accroissement de la mobilité...) et que les logiques aveugles de soit-disante reconnaissance de la « performance » ne peuvent compenser ;
  • le ras le bol généralisé des salariés, traduit par un taux de gréviste très important lors de la grève sur les salaires déjà en avril 2008, les salariés étant en attente de plus en plus forte de la reconnaissance de tous les efforts consentis dans le cadre de la restructuration de l’entreprise dite de « Refondation », et pour la prise en compte de la mauvaise conjoncture économique ; situation d’autant plus insupportable pour les salariés que le comportement de la direction a abouti cette année à une condamnation de l’entreprise à 42.000.000 € d’amende, soit de 40.000 € à 50.000 € de résultat net en moins par agence !

Partant de ce constat, la CFTC Manpower n’a pas souhaité jouer la surenchère, mais elle a édicté des principes face auxquels elle a demandé à la direction Manpower de prendre ses responsabilités :

  1. effort particulier sur l’augmentation des bas salaires dans l’entreprise ;
  2. revalorisation des tickets restaurant ;
  3. accès du prêt voiture à tous les collaborateurs ;
  4. amélioration de la prévoyance dans le cas d’accident de trajet (suite à l’accord mobilité) ;
  5. mise en place d’une règle fixant un écart maximal entre la rémunération personnelle du dirigeant de l’entreprise et la rémunération minimale du salarié le moins rémunéré dans l’entreprise ;
  6. ouverture d’une négociation avec les syndicats sur la mise en place d’un accord d’intéressement des salariés aux bénéfices de l’entreprise.

La direction a annoncé :

  1. la revalorisation des Tickets Restaurant de 8,00 € à 8,30 €, tout en maintenant la répartition actuelle (soit 58% employeur / 42% salarié) ;
  2. l’augmentation du barème indemnités kilométrique de 0,01 € du kilomètre.

D’autres soit-disantes mesures ont été prononcées par la direction, mais celles-ci s’adressent plutôt à notre sens de la crédulité et d’une patience infinie. Celles-ci ne l’engagent effectivement absolument à rien, et semblent plutôt relever d’une anticipation sans engagement sur la négociation annuelle de l’année prochaine :

  • la réalisation d’une étude sur le prêt voiture pour tous, à condition de déplacement supérieur à 250 km/mois ;
  • le réexamen du taux de déclenchement de la prime sur résultat collectif à mi-parcours (juillet 2009), à l’instar de cette année ;
  • la réalisation d’une étude sur la mise en place du chèque emploi service universel (CESU) avec abondement ;
  • le maintien ouvert de la NAO jusqu’en juillet 2009, compte-tenu des résultats impossibles à prévoir sur l’exercice 2009 ;
  • la « promesse » (mais qui n’engage personne) d’une prime exceptionnelle en fin d’année, si la conjoncture s’améliore.

La CFTC s’adressera prochainement aux salariés sur ce sujet de la rémunération.


Voir aussi :