Sans encore entrer dans le résultat des négociations annuelles sur les
salaires de cette année concernant les personnels permanents de l’entreprise, puisqu’elles ne sont pas encore achevées, nous pouvons néanmoins dresser un bilan pour l’année 2007 :

Une répartition collective inique des augmentations de salaire

Les taux d’augmentation en 2007 des salaires de base sont globalement 5 fois plus importants pour les 20 à 30 directeurs de niveau 7A [1], que pour l’ensemble de toutes les autres catégories de personnel. Les augmentations de ces directeurs, comparé aux 2,8% de l’indice d’inflation INSEE annuel 2007 en décembre, leur procure une très substantielle hausse de pouvoir d’achat de leur salaire de base, tandis que les autres catégories de personnel ont globalement perdu plus de 1% de pouvoir d’achat [2]. En fait, beaucoup plus pour les plus petits salaires pour deux raisons :

  • l’indice INSEE minore les coûts liés au logement ;
  • les petits salaires sont soumis à l’inflation beaucoup plus forte des produits de première nécessité, que l’INSEE évalue par exemple à : 4,8% pour l’alimentation, 11,4% pour l’énergie...

En valeur absolue, l’augmentation moyenne d’un directeur aura représenté en 2007 celle de plusieurs dizaines de salariés, ce qui implique que leurs augmentations auront eu pour conséquence de siphonner fortement les enveloppes annoncées aux salariés.
Faut-il retenir qu’au global, seule la performance des postes de direction
est digne d’intérêt ?
Au contraire de celle de tous les autres postes de
l’entreprise ? Ou bien est-ce là une démonstration du savoir faire de nos dirigeants en matière de « management par l’exemplarité » ?

La CFTC dénonce vigoureusement cette conception humainement et
économiquement arriérée de la politique de rémunération menée en 2007 chez Manpower.

Des rémunérations variables en chute pour les personnels opérationnels du réseau, qui n’auront pas touché la juste reconnaissance de la forte hausse des résultats 2007

  • en agence : les variables versés en 2007 on diminué de 3,2% en valeur absolue comparé à ceux de 2006.
  • en CTA : les variables ont diminué de 11,4%.
  • pour les consultants recrutement : les variables ont diminué de 11,2%.

Dans ces conditions, où est la reconnaissance du travail accompli ?
Dans ses demandes, la CFTC a donc réaffirmé auprès de la direction la
nécessité pour l’entreprise de sortir sa politique de rémunération des logiques qu’elle suit maintenant depuis plusieurs années, de viser enfin à
respecter une meilleure équité entre les différents niveaux de salariés, à reconnaître réellement le travail accompli et les résultats obtenus autrement que dans l’affirmation d’un discours, et à partager réellement la valeur ajoutée entre les différents acteurs de l’entreprise que sont les salariés, l’entreprise et les actionnaires.

Où se trouve la cohérence entre les faits sur la rémunération, et les bonnes paroles prêchée par la direction sur la reconnaissance de la performance individuelle ? Pour le moment, l’individualisation des objectifs et des rémunérations, ainsi que le soit disant rééquilibrage des primes entre les petites et les grosses agences, n’auront été que des outils de dupe destinés à diminuer la rémunération des salariés, à augmenter la pression sur eux, tout en les privant de la juste reconnaissance de leurs résultats.

La prochaine réunion de négociation sur les salaires entre les syndicats et la direction se tiendra la semaine prochaine, mercredi 19/03/2008.


Voir aussi :