La négociation sur les salaires 2012 Manpower s’est déroulée sur 2 réunions les 07/02/2012 (méthodologie et support de la négociation) et 23/02/2012 (discusion sur les revendications), avant une prochaine réunion prévue le 08/03/2012.

Accaparement des enveloppes salariales par les plus hauts salaires Manpower France

Pour les plus bas salaires, les enveloppes d’augmentation Manpower en 2011 n’ont à nouveau pas couvert l’inflation restée à un niveau soutenu de 2,1% (hors tabac) en moyenne en 2011. Pourtant, l’enveloppe globale était théoriquement suffisante ! Le problème est qu’elle a à nouveau été absorbée par les décideurs aux plus hauts salaires, qui eux en ont profité pour augmenter à nouveau leur pouvoir d’achat :

  • Excepté le niveau 2 dont le salaire de base a augmenté globalement très légèrement au dessus de l’inflation (en nombre de personnes ce niveau reste marginal parmi les salariés permanents Manpower), les salariés de l’entreprise présents en 2011 et aux plus bas revenus, de niveau 3, 4 et 5A, sont pour chaque niveau restés globalement sous l’inflation. Inversement, les salaires de bases des niveaux supérieurs 5B, 6A, 6B et 7 ont été globalement améliorés, alors même que ce sont les niveaux bénéficiant déjà de rémunérations variables plus avantageuses !
  • Si l’on inclue tous les salaires des personnes recrutées courant 2011, l’iniquité des augmentations selon le niveau hiérarchique s’accroit fortement : le niveau 2 le plus bas passe globalement sous l’inflation, puis l’augmentation des salaires progresse linéairement jusqu’à des taux d’augmentation improbables pour les salariés Manpower France, supérieurs à 4% pour les niveaux les plus hauts 6B et 7 !
  • De plus fort, en incluant l’effet des promotions, ces niveaux les plus hauts révèlent des taux moyens d’augmentation impossibles sur les autres niveaux : ils explosent jusqu’à 7% (niveau 7).
  • Quant aux rémunérations variables des quelques dizaines de salariés de niveaux 7 , elles sont probablement totalement indécentes, puisque de manière illégale la direction Manpower refuse de renseigner les organisations syndicales sur leur niveau moyen !?

Conséquence de l’irresponsabilité de la gouvernance Manpower France en matière de politique salariale : le nombre de travailleurs pauvres permanents Manpower augmente

Manpower France et sa gouvernance sont totalement responsables de l’iniquité des rémunérations internes à l’entreprise, puisqu’elle résulte des choix volontaires de la politique salariale menée :

  • diminution relative des revenus les plus faibles qui heurte de plein fouet les salariés et leur famille,
  • absorption des revenus par les décideurs aux plus hauts revenus.

Tandis que des directeurs sédentaires partent en vacances avec des véhicules de fonction dont ils n’ont pas besoin professionnellement, les attachés commerciaux et assistantes d’agence qui doivent utiliser leur véhicule personnel pour leur travail, payent au delà des remboursements de notes de frais le coût des transports quotidiens et de la mobilité qui leur sont imposés (politique des Agence Multi-Entité).

Le problème le plus grave est que les élus CFTC des établissements sont sur le terrain sollicités à une fréquence croissante pour des cas de salariés permanents surendettés qui ne parviennent plus à faire face à leurs besoins quotidiens et de leur famille : c’est souvent une honte très douloureuse pour ces salariés permanents qui touchent un salaire mensuel, habitués à voir ces difficultés chez leurs collègues intérimaires aux revenus aléatoires, liés à leur statut précaire.

Il serait donc temps que l’entreprise, en matière d’augmentations individuelles, veille à ce que pour les hauts salaires des cadres dirigeants 6B et 7A, le même tact et la même mesure soient appliqués à l’identique des plus petits salaires. Les hauts salaires doivent arrêter de s’attribuer des augmentations individuelles hors normes ; ce serait une réelle évolution dans l’entreprise Manpower France que s’instaure enfin l’égalité salariale entre tous, et que cette égalité salariale puisse se décliner entre et à tous les niveaux.

Les revendications de négociation annuelle de la CFTC (permanents et intérimaires)

  1. Nous souhaitons connaître les statistiques d’atteinte des objectifs fixés pour l’année 2011 par direction opérationnelle et pour le siège.
  2. Nous demandons une prime forfaitaire pour les fonctionnels équivalente à un mois de salaire pour les niveaux 2 à 5B.
  3. Nous demandons pour le personnel permanent une revalorisation de l’indemnité kilométrique qui prenne en compte l’augmentation importante des carburants.
  4. Nous demandons pour les salariés intérimaires qui ne bénéficient pas de par leur contrat de travail d’une prime de transport ou d’indemnités kilométriques, et sous certaines conditions restant à définir, de l’attribution d’un chèque carburant d’une valeur de 20 euros par semaine de mission. En effet, à cause de la forte hausse des carburants, de plus en plus d’intérimaires refusent des missions éloignées de leur domicile. Le coût généré par les déplacements domicile/travail devient disproportionné par rapport aux salaires dont beaucoup sont proches du SMIC.
  5. Nous demandons l’augmentation de la valeur du ticket restaurant de 40 centimes pour porter sa valeur à 9 euros (part patronale 30 centimes, part salariale 10 centimes).
  6. Nous demandons une augmentation de l’enveloppe globale des salaires de 3,5%.
  7. Nous demandons pour les niveaux 1 à 4 une augmentation générale de 3,5% avec un plancher de 70 euros.
  8. Nous demandons pour les niveaux 5 à 6A une augmentation générale de 2%.
  9. Nous demandons à la DRH de modifier le support concernant l’entretien annuel car celui-ci évalue seulement par < (inférieur), = (égal) ou > (supérieur) l’atteinte des objectifs.
    Lorsqu’il est indiqué < (inférieur) le salarié ignore souvent si on considère son objectif atteint soit à 1%, soit à 99% et dans le cas d’un dépassement des objectifs (> supérieur) si ceux-ci sont dépasser de 101 % ou 200% par exemple.
  10. Nous demandons la revoyure des objectifs pour les commerciaux afin de tenir compte du contexte économique morose actuel. Tous les objectifs fixés aux salariés des agences sont jugés inatteignables sur la partie individuelle.
  11. Nous demandons l’ouverture de négociations sur l’intéressement des salariés aux bénéfices de l’entreprise.
  12. Nous demandons le remplacement des primes récompensant l’ancienneté du salarié dans l’entreprise par ces nouveaux barèmes :
    • 5ans 1.000 euros
    • 10 ans 2.000 euros
    • 15 ans 3.000 euros
    • 20 ans 4.000 euros
    • 25 ans 5.000 euros
    • 30 ans 7.000 euros
    • 35 ans 8.000 euros
    • 40 ans et 45 ans 10.000 euros
  13. Nous demandons l’ouverture de négociations pour l’attribution d’une prime aux salariés intérimaires récompensant leur ancienneté via leur cumul d’heures travaillées ainsi qu’une prime de départ en retraite pour les intérimaires en mission pour Manpower dans le mois qui a précédé leur départ en retraite et remplissant un minimum d’heures travaillées.
  14. Nous demandons la mise en place chez Manpower d’une véritable politique d’égalité salariale et d’évolution professionnelle entre les femmes et les hommes.
  15. Nous demandons à ce que la DRH accentue son action en faveur de l’intégration de travailleurs handicapés notamment par leur embauche en CDI au sein de l’entreprise.
  16. Nous demandons un raccourcissement des délais de virement de la paie des intérimaires. Nous demandons une date de virement au 6 du mois au lieu du 12 (dérive actuelle des virements vers le 13 ou le 14 du mois).
  17. Nous exigeons l’arrêt des discriminations syndicales envers les représentants de notre syndicat. Ces discriminations concernent :
    • la non attribution de missions pour les représentants CFTC intérimaires
    • la non évolution professionnelle pour les représentants CFTC permanents ainsi que les augmentations de salaire toujours inférieures en comparaison de la plupart des salariés de même niveau.

Voir aussi :