Le télétravail, ou travail à distance, est une organisation du travail qui permet d’exercer une activité en tout ou partie en dehors des locaux de son employeur ou de son client, grâce aux technologies de l’information et de la communication. Le
télétravail peut s’effectuer depuis le domicile, un télécentre ou de manière nomade.

Aujourd’hui, alors que de nombreuses entreprises, tant dans les grandes que dans les PME, ont signé avec les organisations syndicales des accords sur le télétravail, aucune négociation n’a été engagé chez Manpower. Pire, la direction refuse tout débat sur la question malgré les demandes officielles de la CFTC, lui rappelant même qu’il s’agit d’une obligation puisque certaines formes existe actuellement dans l’entreprise. Et pourtant, un salarié s’est même entendu dire lors d’un entretien de fin de carrière par son supérieur hiérarchique « le télétravail n’existe pas chez Manpower ».

Pour une entreprise dont le slogan est d’être Expert RH et Moderne, on peut s’étonner que le télétravail ne puisse pas être l’objet d’une discussion. Comme si ce sujet était tabou. Mais pourquoi serait-il tabou ? Peut être parce que si dans les faits le télétravail existe bien chez Manpower, il est en fait réservé à une certaine catégorie de salariés. En effet, ceux qui sont équipés d’un ordinateur portable et bénéficient d’une connexion à distance (et ils sont nombreux à en posséder un et pour la plupart ce sont des manageurs) s’autorisent le droit avec l’accord tacite de leur hiérarchie de travailler à distance. Pour certains, il s’agit de palier aux problématiques de transport ponctuelles (RER A au siège social, COP21, …) mais pour d’autres il s’agit de 1 à 2 jours par semaine en dehors de tout cadre légal. La CFTC ne demande pas à l’entreprise de supprimer ce droit aux salariés concernés mais se demande quels sont les critères qui permettent d’être éligibles au travail à distance ? Pourquoi certains salariés en sont-ils de fait exclus ? Il est bien évident que ces faits établissent une inégalité de traitement envers une catégorie de salariés et principalement ceux qui ne sont pas manageurs. Le climat de l’entreprise serait-il à ce point délétère que la direction fasse preuve de défiance envers une partie du personnel ?

Si la CFTC rappelle sa demande d’ouverture de négociation, elle rappelle aussi qu’elle a formulée des propositions écrites en 2011 sur le sujet (dans le cadre de la qualité de vie au travail), afin que l’employeur puisse organiser dans la transparence l’organisation du travail à distance, en respect de l’obligation légal d’agir au travers d’un accord conventionnel.

En agissant de la sorte, l’employeur Manpower risque en tout cas, devant des salariés qui sont de moins en moins dupes, d’accentuer la méfiance que ces derniers expriment lors des enquêtes annuelles.