Pas de traitement effectif des situations d’inaptitude des intérimaires travail temporaire et CDI Intérimaires dans l’entreprise Manpower

Manpower France ne gère pas le reclassement des salariés intérimaires, ni même des CDI Intérimaires, alors même que l’accord prétend formaliser une prétendue organisation et pratique dans l’entreprise. Les dossiers présentés aux représentants du personnel dans les différents établissements dans ce domaine ont été très régulièrement spécieux, voire mensongers sur la réalité de la situation du salarié, ainsi que les dispositions prises par l’entreprise.

La CFTC-intérim a fait de nombreuses propositions, mais la direction Manpower n’a malheureusement pas souhaité matérialiser des garanties pour rendre effectives les intentions affichées relatives au traitement des inaptitudes. Nous avions pourtant fait une proposition forte qui a déjà fait ses preuves dans l’entreprise : avoir un Référent(s) Inaptitude (national ou local, selon le nombre de dossiers à traiter) sur le modèle de l’AMIH qui gère les salariés en Accident du Travail Grave. Ce référent aurait eu deux rôles : accompagner le salarié tout au long de la procédure et accompagner également les salariés permanents des agences qui n’ont pas l’habitude de gérer ce genre de procédure. La direction n’a pas voulu aller dans ce sens, préférant déployer un pilote, qui est certes une avancée par rapport au néant d’aujourd’hui mais qui ne va pas assez loin et semble se concentrer surtout sur le verrouillage juridique côté employeur au cas où le salarié concerné souhaiterait se retourner contre lui. Par notre proposition, nous nous inscrivions plus vers l’accompagnement des talents tout au long de leur carrière chez Manpower, même en cas d’accident de la vie, tant prôné un peu partout par la direction.

Signer l’accord en l’état, serait donc pour la CFTC-intérim irresponsable vis-à-vis de nos collègues rendus inaptes à leur poste de travail.

Le nombre de préventeurs à disposition du réseau des agences est insuffisant

Cette situation de carence importante en matière de prévention, est pourtant identifiée depuis plusieurs années. Là encore, l’entreprise Manpower n’a avancé que timidement sur ce sujet. Les trop grands périmètres et la charge de travail confiée à chaque préventeur en région reste trop importante pour que ceux-ci puissent réellement faire de la prévention et ne font donc majoritairement que du curatif ! Les élus CFTC-intérim sont pourtant tous convaincus que leurs actions sont efficaces et nécessaires pour la sécurité des salariés intérimaires. Problème : le poste de préventeur est un poste qui coûte de l’argent mais ne rapporte quasiment rien financièrement parlant. Leur bienfait se mesurant en santé, accident, qualité de vie au travail, etc, et non en rentabilité financière leur nombre reste, selon nous, insuffisant pour couvrir l’ensemble des entreprises utilisatrices et des salariés de l’entreprise.

Des accidents du travail graves trop peu souvent reconnus

Pour Manpower, un accident du travail ou de trajet est considéré comme grave quand il entraîne des séquelles physiques ou psychologiques graves avec une hospitalisation et/ou des soins et/ou des arrêts de travail prévisibles importants. Et lors de prolongation des arrêts maladie, ces accidents sont trop peu, voire pas du tout reconnus grave. Or, ce traitement apporte plus de « droits » au niveau de la Sécurité Sociale. De plus, ce statut « grave » reste à la main des préventeurs (qui ne sont pas médecins), sur la base des commentaires indiqués par le salarié de l’agence (qui n’est pas médecin), sur la déclaration d’accident de travail. Et une fois ce statut refusé, il est gravé dans le marbre. Manpower n’y revient alors pas, ou uniquement à la marge. Nous nous retrouvons donc avec des salariés en CDI Intérimaire licenciés en inaptitude, suite à un accident de travail reconnu, pour lesquels la direction persiste à dire que l’accident de travail n’est pas grave ! Pire encore pour les salariés intérimaires en contrat de travail temporaire, pour qui fin de mission est synonyme de fin des relations avec Manpower, lorsque l’accident de travail n’est pas reconnu grave. Afin de gommer ces incohérences la CFTC-intérim a fait des propositions, toutes refusées par la direction qui reste campée sur ses positions.

Une gestion administrative des arrêt maladies et accidents du travail souvent déficiente, qui porte atteinte aux conditions de vie des salariés intérimaires et de leur famille

Pour la CFTC-intérim, il est indispensable que toutes les transmissions soient faites en temps et en heure que ce soit pour les arrêts maladie que comme pour les accident de travail ou trajet. Nous voyons trop souvent des salariés revenir vers nous car la Sécurité Sociale n’a pas leur attestation de salaire et de ce fait, ne leur verse pas d’indemnités journalières. Ce sujet important n’a pas non plus pu trouver place dans cet accord sous une forme ou sous une autre.