La dernière signature de la délégation CFTC en matière de Négociation Annuelle sur les Salaires (NAO) de branche datait de 2005. Suite aux dernières négociations sur les Salaires Mensuels Minima Conventionnels (SMMC) de la Branche du Travail Temporaire avec le Prisme (syndicat patronal de la branche Intérim), la CFTC a signé, au même titre que la CFDT et CGT-FO.

En effet, suite aux débats argumentés par les partenaires sociaux et les concessions faites par le Prisme durant cette négociation annuelle obligatoire (NAO), il en résulte les propositions patronales suivantes :

  1. augmentation de tous les niveaux (de 1 à 7) de 2,20% au 1er février 2012, et
  2. la garantie d’extraire la part variable du salaire pour les niveaux 1, 2 et 3.

Ces propositions représentent pour nous une opportunité d’ouverture que les membres de la délégation CFTC (et d’ailleurs tous les syndicats) attendions et réclamions depuis nombreuses années, à savoir : sortir la part variable de la rémunération minimale, afin de négocier sur les salaires de base.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, le salaire minimum conventionnel est composé d’un fixe + variable, le variable représentant les éventuelles primes que touchent les salariés, majoritairement appliquées de manière unilatérale par les employeurs.

Désormais, suite à la signature de l’accord, concrètement pour vous salariés de niveaux 1, 2 et 3, l’employeur ne peut plus inclure les primes dans son calcul pour redresser votre salaire par rapport au salaire minimal : le minimum s’applique désormais à votre salaire de base, qui doit être ensuite seulement rehaussé de vos primes le cas échéant.

Il faut dire que depuis des années, les revalorisations successives des rémunérations minimales annuelles de la branche sont une peau-de-chagrin. Elles restent ainsi très souvent en-deçà de l’inflation et ne permettent ainsi pas le maintien du pouvoir d’achat des salariés. Pour les premiers niveaux, ces salaires minimaux sont en fait à peine à hauteur du SMIC.
Depuis la crise économique de 2008, les salaires minimums de la branche n’ont ainsi quasiment pas évolués, et le Prisme recommandait simplement à ses adhérents de respecter le SMIC pour les salaires les plus bas. Quand aucun accord n’est trouvé avec les syndicats en négociation NAO, il faut savoir que le Prisme n’augmente pas les salaires minimums, mais promulgue seulement des recommandations de ce type.

Nous nous sommes concertés et en avons conclu que les salariés n’avaient plus les moyens de supporter des salaires qui n’évoluaient pas du fait de la crise et que cette opportunité de revenir à des salaires réels allait dans un bon sens. Il nous faudra néanmoins obtenir d’autres avancées, afin qu’à l’avenir la garantie d’un salaire sans variable puisse concerner tous les niveaux.

Aujourd’hui, et selon les statistiques du dernier rapport de branche 2011, cette garantie de salaire sans variable devrait s’appliquer pour plus de 5.500 salariés des niveaux 1, 2 et 3 dans l’ensemble des Entreprises de Travail Temporaire françaises.


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