Déclaration commune des organisations syndicales représentatives de la branche du travail temporaire :

Pacte de responsabilité : Le PRISM’EMPLOI n’est pas à la hauteur des enjeux

Après plusieurs réunions de « discussion » stérile sur le pacte de responsabilité, l’organisation patronale du travail temporaire a communiqué, aux organisations syndicales, un document aux antipodes du principe simple posé par le Gouvernement : moins de cotisations sur le travail et, en contrepartie, des embauches et une amélioration de la qualité de l’emploi et du dialogue social.

Refusant de soutenir des échanges sur les thèmes fondamentaux portés par les organisations syndicales — amélioration de la compétitivité par l’investissement sur la qualité de vie au travail, la qualité de service, l’optimisation du placement CDI/CDD et la fixation d’objectifs en terme d’emploi et d’apprentissage, de santé et sécurité au travail, d’exercice du droit syndical (salariés intérimaires et permanents) — PRISM’EMPLOI, représentant les entreprises de travail temporaire comme employeur par procuration, ne respecte pas le minimum du relevé de conclusion interprofessionnel du 5 mars 2014 pourtant signé par le MEDEF. Il tire cependant profit de cette occasion pour obtenir un blanc-seing des organisations syndicales sur des sujets qui nécessiteraient l’intervention du législateur.

Outre l’absence totale de contreparties et d’objectifs chiffrés (particulièrement concernant les salariés permanents), PRISM’EMPLOI va jusqu’à demander de nouvelles contreparties en sus des réductions de cotisations : suppression du délai de carence pour le CDI intérimaire, élargissement des activités des Entreprises de Travail Temporaire, … autant de points inacceptables pour les partenaires sociaux dans le cadre de cette négociation.

Les organisations syndicales représentatives CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT et CGT-FO dénoncent unanimement :

  • la confiscation de la plupart des aides, des exonérations de cotisations et du CICE au profit des actionnaires ;
  • l’absence de contreparties et le report sur les entreprises utilisatrices de la responsabilité de l’emploi par les professionnels de l’intérim qui figurent parmi les principaux bénéficiaires de l’allègement du coût du travail.

Les organisations syndicales de salariés CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT et CGT-FO

La branche du travail temporaire investit un pacte d’irresponsabilité

Les salariés et l’ensemble des contributeurs économiques de l’impôt, font un effort sans précédent au travers du Pacte de Responsabilité, sensé développer l’investissement : de par sa structure salariale (beaucoup de bas salaires intérimaires), le travail temporaire bénéficie à plein de ce dispositif. Voir à ce sujet notre article sur les 120.000.000 € annuels touchés en 2014 par Manpower rien qu’au titre du CICE (près de 400.000.000 € annuels pour la profession du travail temporaire !). Puisque le travail temporaire engouffre ces sommes en toute irresponsabilité, les salariés du travail temporaire se retrouvent donc à payer de l’impôt... pour gonfler des surprofits que digèrent leurs employeurs au travers de leurs stratégies d’optimisation fiscale agressive !?.

Pourtant, de nombreuses pistes étaient possibles, sur lesquelles la CFTC souhaitait avancer à l’occasion de la discussion de branche sur ce Pacte de responsabilité :

  • investir spécifiquement sur l’apprentissage (alors que les employeurs de la branche se contentent de rappeler l’existence de dispositions sur l’apprentissage dans l’accord formation de la branche ?!),
  • agir dans le domaine de la prévention de la santé et de la sécurité au travail : les taux d’accidents du travail sont honteux dans notre secteur d’activité, en l’absence de toute mesure concrète pour cibler les risques les plus importants (alors que les employeurs de la branche se contentent de signer des chartes de bonne conduite qui n’engagent pas les entreprises utilisatrices les plus à risque, tout en refusant d’entrer avec elles dans une démarche de conseil RH personnalisé) ; rien non plus sur le suivi par l’employeur de travail temporaire de la pénibilité à laquelle sont soumis salariés intérimaires, dont certains enchaînent des missions très courtes et très nombreuses chez différents clients, rendant nécessaire le suivi de la pénibilité au niveau de l’entreprise de travail temporaire ;
  • renforcer l’action régionalisée du Fond d’Action Sociale du Travail Temporaire (FASTT) et du Fond d’Assurance Formation du Travail Temporaire (FAFTT), à un moment où les régions sont confortées dans leur rôle pivot pour les politiques de la formation et de l’emploi (alors que les employeurs de la branche se contentent de vouloir développer leur capacité propre de lobby, à travers une volonté de renforcer les moyens de leur représentation syndicale patronale Prisme) ;
  • etc.

Voir aussi :