Une négociation annuelle des salaires des salariés permanents Manpower pour rien

Encore une négociation annuelle pour les salaires qui confirme l’incapacité de l’employeur Manpower à partager les ressources raisonnablement entre les salariés, l’entreprise et l’actionnaire.

Alors qu’il touche plus de 80.000.000 € de Crédit d’Impôt et Compétitivité Emploi (CICE) cette année [1], ainsi que 11.000.000 € d’allègements de charge par l’État, l’employeur Manpower :

  • détourne en profits l’effort fait par la Nation au titre du CICE, normalement destiné à redresser l’investissement productifs :
  • pas une seule ligne d’investissement qui n’aurait été fait sans l’existence du CICE ;
  • a contrario, aucun investissement spécifique, alors que certains seraient pourtant essentiels à l’entreprise : exemple, nos commerciaux sont de plus en plus soumis à l’exigence de la mobilité, mais aucun n’est équipé de matériel portable, générant perte d’efficacité et fatigue (seuls les responsable d’agence, qui sont plutôt moins mobile, sont équipés).

Pendant ce temps, les primes exceptionnelles des dirigeants du groupe restent indécentes : entre 30 et 37 millions de dollars (soit entre 22 et 27 millions d’euros) de gains en 2 ans pour le CEO du groupe Manpower, uniquement sur les stocks-options. [2]

Concernant les salariés permanents Manpower France :

  • Il n’y aura pas d’augmentation générale ni d’augmentation individuelle mais une prime pour chaque salarié permanent de 600 € brut, payé sur la paie de juin 2014. Condition d’attribution pour les CDD/CDI : être présent du 1er janvier 2013 au 30 juin 2014.
    Cette prime conjoncturelle ne représente donc que près de 3%, charges patronales incluses, des gains exceptionnels engrangés par Manpower France et évoqués ci-avant.
    A contrario, les seules plus-values de stock-options 2012-2013, du seul Président de Manpower Inc, représentent de 3.000 à 3.700 € par salarié permanent Manpower. Même en réduisant le montant de ces plus-values au prorata du chiffre d’affaire France dans le groupe (environs 1/3), il reste largement supérieur à la prime de 600 € bruts que vont toucher les salariés permanents (entre 1000 et 1200 € de plus-values de stock-options par chacun des 3.500 salariés Manpower France, pour ce seul dirigeant du groupe !).
  • Une enveloppe de 0,50% de la masse salariale pour les promotions.
  • La garantie minimum de salaire portée à 21.500 €.
  • CESU de 300€, participation de l’entreprise à 77%.
  • Acceptation du paiement des cartes de parking lorsqu’il n’y a pas de parking gratuit autour de l’agence (certains salariés au SMIC ne seront plus obligés de payer de leur poche ces frais professionnels).
  • Ouverture d’une négociation sur le PERCO sur le 2e semestre 2014 : ce type de promesse de simplement ouvrir des discussions n’a pas toujours été respecté par l’employeur.

Sinon :

  • Pas de changement concernant les tickets restaurant.
  • En cours de réflexion, une table ronde sur la rémunération variable de l’année prochaine et sur les Taux d’accident de travail.

Création d’une prime d’ancienneté pour les salariés intérimaires

Enfin, l’entreprise a annoncé la mise en place d’une prime de fidélité qui sera ponctuellement versée aux salariés intérimaires à l’occasion de certains anniversaires d’ancienneté. Cette prime est créée pour marquer la reconnaissance, la valorisation de la fidélité, l’assiduité dans l’activité. Trois seuils sont identifiés par correspondance d’ancienneté :

  • 500€ pour 16070 heures (équivalent 10 ans),
  • 2.000€ pour 32140 heures (équivalent 20 ans),
  • et 3.000€ pour 48210 heures (équivalent 30 ans).

Quelle que soit la réalité de sa mise en place annoncée comparée aux avantages d’exonération des contrats courts dont bénéficie la profession de l’intérim sur les contrats de travail temporaire (CTT), l’arrivée dans l’entreprise d’un principe d’unité et de reconnaissance sociale et économique envers nos collègues intérimaires peut être salué.


Voir aussi :