Les élus CFTC informent la direction que le site retenu est dans un périmètre de risque « SEVESO seuil haut »

La première réunion de présentation du projet de déménagement du siège social aux élus du comité d’établissement a eu lieu le mardi 30/09/2008.
Au terme de cette réunion, les élus CFTC ont pu constater que le dossier était vide de toute prise en compte de risques industriels majeurs à proximité du site et ce sont eux qui ont fait l’annonce de cette information découverte en quelques jours, alors que la direction travaille sur le dossier depuis plusieurs mois.

Suite à cette révélation, le CHSCT a aussitôt demandé un rapport sur les risques existants et les mesures préventives associées, puis décidé de lancer une enquête auprès des salariés sur les impacts de ce projet.

C’est à l’intérieur du périmètre de danger de 1250m de rayon, à 700m de distance des cuves principales d’un des dépôts pétroliers de Nanterre classé « Seveso seuil haut », que la direction Manpower a décidé d’implanter le futur Siège social de l’entreprise [1]

Cliquez pour accéder à notre nouveau diaporama-> Diaporama des abords du site envisagé, à Nanterre

SEVESO est une directive européenne de 1982, renforcée en 2003, qui impose aux États un classement des sites à risques. Ce classement s’accompagne de mesures préventives qui permettent de limiter les risques de déclenchement d’un sinistre, et de préparer les plans d’intervention qui seront déployés afin de limiter au maximum les dommages en cas de problème. Pour mémoire, le site industriel d’AZF à Toulouse, classé et protégé Seveso, avait provoqué en 2001 : 30 morts, 2500 blessés et des milliers de personnes encore atteintes de traumatismes au sein de la population toulousaine.

Le niveau de danger du site impose donc aux pouvoirs publics et aux entreprises des contraintes très particulières en matière de prévention des risques (Plan de Prévention des Risques Technologiques - PPRT) ainsi qu’en matière de gestion des catastrophes technologiques (Plan Particulier d’Intervention - PPI - et prise en compte spécifique des établissements Seveso seuil haut dans le plan ORSEC).
En matière de prévention par exemple, des mesures de protection particulières du bâti sont attendues (selon : protections anti-déflagrantes, dispositifs de confinement, etc), et les CHSCT des entreprises situées dans les périmètres concernés bénéficient de moyens renforcés de la part des employeurs et doivent se coordonner au niveau inter-entreprise.

Des risques secondaires non négligeables

Concernant les autres risques, outre que le bâtiment Eurêka est dans la zone inondable de la Seine, la proximité immédiate de l’autoroute A86 et des voies ferrées qui jouxtent le bâtiment génèrent des risques particuliers liés à la pollution de l’air et au transport des matières dangereuses. Par exemple, ce sont plus de 100 camions citernes qui circulent quotidiennement aux abords du bâtiment pour charger les hydrocarbures stockés au niveau du site Seveso mentionné ci-avant, sans compter ceux liés au reste de la zone industrielle.

Une accessibilité délicate du site

Si la direction a réalisé des calculs d’impacts en matière de temps de trajet des salariés, les élus ont dû rappeler quelques réalités non prises en compte là encore par la direction dans son projet :

  • Le RER A étant le point d’entrée unique au site en transport en commun, il convient que la direction prenne en compte et assume à son compte les pertes d’activité qui vont résulter des interruptions de trafic de la ligne aux heures de pointe (en cas d’accident grave de voyageur par exemple), ou lors de mouvements de grève ; ils ont demandé à ce sujet qu’elle étudie les statistiques d’interruption du trafic sur les mois passés pour évaluer cet impact économique qu’elle devra assumer.
  • Les rames de RER A, en théorie toutes les 10 minutes sur la branche qui nous occupe, sont constituées de rames simples, celles que les usagers sont le plus souvent obligés de laisser repartir sans avoir pu y monter lors des heures de pointe ;
  • Est sinon attendue une hausse encore très importante du nombre d’usagers sur cette ligne dans les mois et les années à venir du fait de nombreux aménagements à l’ouest parisien, rendant l’accès aux rames encore plus difficile.
    En l’état, le programme de remplacement de toutes les voitures par des rames à deux étages, prévu dans les années à venir, ne pourra même pas absorber le besoin voyageur actuel.

En lien avec ce sujet, la direction s’est dite prête lors des discussions à prendre en compte la demande que le CHSCT avait formulée il y a plusieurs mois en prévision du déménagement, d’ouvrir une étude sur la possibilité et les conditions de mise en place de télétravail. Quelles que soient les modalités d’application de cette solution, elle ne pourra malheureusement pas pallier de manière satisfaisante aux problèmes de transports.


Voir aussi :