Ces jours dernier, un licenciement que nous qualifions de sans cause réelle et sérieuse s’est à nouveau abattu sur une de nos collègues : 12 ans d’ancienneté, évaluée positivement jusqu’à ces derniers temps, puis dénigrée de manière inconsidérée afin de justifier son licenciement.

Répétition d’un mécanisme d’irresponsabilité bien huilé

La CFTC dénonce au vu et su de tous la répétition d’un mécanisme qui était apparu épisodiquement dans plusieurs directions. Dans le cas présent, une direction informatique qui échoue sur un projet, et des responsables qui livrent la tête d’un bouc émissaire pour se défausser. À qui le tour ? Dans les temps de difficultés économiques actuels, chacun, dans toutes les directions, est susceptible de se retrouver injustement éjecté à tord en lieu et place de ceux qui les désignent, pour protéger et dissimuler leurs propres carences.

L’exemple présent est là encore flagrant : déjà mise en cause en début d’année avec une autre collègue pour un important problème de traitement informatique de factures, leurs responsables avaient commencé à vouloir les sanctionner. Mais les causes liées à l’organisation du travail étaient tellement évidentes, que les manageurs concernés ont été renvoyés à leurs propres responsabilités, puis contraints d’agir pour combler les carences de gouvernance à l’origine du problème.
Résultat : la majeure partie des travaux du type de ceux mis en cause ont disparus (d’où une économie significative de moyens) et ceux restants sont désormais réalisés en co-responsabilité avec les décideurs utilisateurs, avec une qualité de résultat bien meilleure (avec là encore des gains économiques).

Pourtant, les directeurs responsables n’ont jamais été sanctionnés, eux qui avaient tant tardé a assumer leurs rôles et responsabilités, trop occupés sans doute à chercher des coupables au lieu de traiter les problèmes. Ces responsables sont ceux-là même qui avaient fait table rase des processus d’organisation en mettant à la corbeille ceux qui existaient, se croyant dans une start-up de 10 personnes !
Sans doute cette impunité est-elle la raison de leur propension à vouloir s’accrocher à cette logique d’irresponsabilité, qu’ils privilégient à celle qui tendrait à s’attaquer réellement aux problèmes posés ?

Maintenant, cela suffit ! La CFTC en appelle chacun pour chasser ces pratiques en les divulguant publiquement

Face à un service RH qui volontairement ou non se rend complice et se fait l’exécuteur des basses œuvres des hiérarchiques indélicats, il convient d’agir. Parce que vous connaissez la vérité des sujets et des problèmes dans l’entreprise, que vous savez que le prochain arbitrairement inscrit sur la liste peut-être vous ou un collègue : par la parole, chacun peut participer à chasser ces pratiques managériales qui provoquent des souffrances, et parfois même anéantissent les personnes, tout en portant atteinte à notre compétitivité d’entreprise.

Dans l’affaire présente : réagissez, témoignez et dénoncez sur notre forum en ligne internet

Écrivez sur notre forum en ligne « Exprimez-vous », à http://www.cftc-manpower.fr/contact/forum-exprimez-vous/TRIBUNE-LIBRE-salaries-permanents ce que vous avez à dire.
(En confidentialité assurée, vous pouvez également contacter vos représentants CFTC du siège).

De manière générale, signalez-nous en amont toute situation de malaise où un responsable manifeste une capacité à construire des situations pour faire apparaître en coupable des subordonnés : il s’agit d’un mécanisme s’appliquant à tout niveau hiérarchique, où des écrits surfaits généralement injustifiés et apparemment bénins, mais répétitifs, visent à enfermer la personne en situation de coupable. Ne restez jamais seuls face à ces situations, et incitez vos collègues concernés à sortir de leur isolement, à partager leur situation et à prendre conseil.

Lorsque la situation est trop fortement dégradée, faites-vous accompagner lors d’un entretien préalable à licenciement, et préparez bien avant votre convocation vos pièces en vue d’un procès devant les Prud’hommes. Il n’est pas exclu de penser que l’accumulation des procès perdus et le gouffre financier qui en résultera fera enfin condamner les vrais responsables.


Voir également notre bulletin précédent consacré à la souffrance au travail, et à l’action des élus CFTC au CHSCT face aux problème posé par la forme managériale de dirigeants de l’entreprise.