Présentation annuelle du rapport de branche

Jeudi 6 décembre 2007, les partenaires sociaux de la branche examinaient le rapport de branche. Cet exercice annuel vise à présenter et à commenter des statistiques sociales et économiques des adhérents du syndicat patronal Prisme, et permet d’initier la négociation annuelle sur les salaires au niveau de la branche.

Une précarité préoccupante, concentrée sur les femmes

Les différents représentants syndicaux ont relevé plusieurs points encore et toujours très préoccupants :

  • un taux de recours au CDD très important avec plus de 20% des effectifs sous ce type de contrats, qui plus est concentrés sur les métiers de niveaux 4 et inférieurs, et notamment le très féminin métier d’assistant(e) d’agence ;
  • Un taux de renouvèlement très fort des effectifs avec une moyenne d’âge très faible dans la profession, signe que nos métiers ne donnent pas leur place aux plus âgé(e)s, qu’ils(elles) soient poussé(e)s au départ, mis(es) en fin de contrat à durée déterminée ou licencié(e)s ; en clair en ce qui concerne la profession, les plus de 40 ans n’ont pas leur place, plus spécifiquement sur les métiers de niveau 4 et inférieurs, comme par exemple les assistant(e)s d’agence.
  • Des minima de branche toujours plus bas en terme de pouvoir d’achat réel, (parfois en valeur absolue pour plusieurs niveaux !) et de plus en plus déconnectés et en contradiction avec la hausse du niveau de qualification exigé par les métiers correspondant aux premiers niveaux. Notamment, le poste des assistant(e)s d’agence de niveau 4 sont de moins en moins administratifs, et de plus en plus commerciaux et technico-commerciaux dans le domaine de la RH, et leur minimum de branche, primes variables incluses, est encore inférieur à 1500 euros bruts mensuel !
  • Une féminisation à outrance des postes ci-avant mentionnés qui cumulent la précarité du contrat, la difficulté de maintient dans l’emploi liée à l’âge et des niveaux de rémunération notoirement insuffisants ; inversement, les postes de plus haut niveau, plus stables et mieux rémunérés (au dessus du niveau 5) sont de plus en plus masculinisés, jusqu’à une marginalisation des femmes sur les postes à forte responsabilité (niveau 6 et 7).

A quand une plus grande responsabilité sociale et économique ?

Cette situation est préoccupante avant tout sur le plan social, et plus particulièrement sur la place faite aux femmes dans notre branche d’activité. Mais elle est aussi inepte et insoutenable économiquement, dans un secteur capable de verser des milliards d’euros, qui pour racheter aux actionnaires leurs propres actions, qui pour racheter un concurrent, mais incapable de rémunérer dignement ses salarié(e)s, et ce malgré des centaines de millions d’euros d’allègements de charge annuels, « optimisés » à partir de la masse salariale des intérimaires et qui grèvent les comptes publics.
Le mur démographique actuel et le taux de renouvèlement très important parviendront-ils à donner raison à nos dirigeants et actionnaires dans la branche, vers plus de réalisme social et économique ? Faudra-t-il toujours ne compter que sur le rapport de force, pour arriver à des rapports économiques plus équilibrés en matière d’utilisation des aides publiques, de partage de la valeur ajoutée, de reconnaissance des salariés, d’égalité professionnelle et salariale des femmes, de place des plus anciens dans les entreprises, etc ?


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