La dernière séance de négociation d’entreprise Manpower concernant l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, a eu lieu le 15/06/2012. Ce texte destiné à devenir accord d’entreprise ou plan d’action selon l’adhésion des syndicats, sera valable pour une durée de trois ans.

Présenté au Comité Central d’Entreprise (CCE) le 19/06/2012, ce texte sur l’égalité professionnelle présenté par l’employeur a été rejeté par le CCE par 18 voix défavorables, 4 favorables et aucune abstention, accompagné de la motivation suivante, éloquente :

« La majorité des élus CCE s’associent aux organisations syndicales CFE-CGC, CGT, CFTC et CGT-FO, pour dénoncer une négociation très éloignée des valeurs affichées par l’entreprise sur le dialogue social, concernant le projet d’accord sur l’égalité professionnelle homme/femme au sein du personnel permanent.
En effet, les 3 domaines d’action spécifique ont été choisis unilatéralement par l’entreprise, sans concertation préalable avec les organisations syndicales.
De même, la majorité des élus CCE déplore que les principales propositions syndicales n’aient pas été prises en compte ou négociées sérieusement ; ainsi par exemple, le comparatif demandé sur les taux d’atteinte des objectifs primables entre salariés à temps partiel et à temps plein.
Ils regrettent aussi que le projet d’accord intègre le télétravail, qui devrait faire l’objet d’une négociation séparée.
Pour toutes ces raisons, la majorité des élus CCE émet un avis défavorable sur le projet d’accord proposé. »

Malgré les différentes propositions de la CFTC et des autres syndicats sur l’ensemble des domaines d’action imposés par les textes légaux pour les indicateurs, Manpower a en fait choisi de répondre à minima à l’obligation légale de développer les indicateurs des 3 domaines les moins contraignants pour l’entreprise. Néanmoins, le mérite de ces différentes réunions aura été de faire un focus sur les diverses situations vécues par les salariés, d’en débattre et de jeter un regard plus acéré et intrusif au regard des problématiques rencontrées chez Manpower au sujet de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, dans une entreprise dont le salariat est à 80% composé de femmes.

Les 3 domaines choisis par l’employeur pour le développement des indicateurs sont :

  1. l’accès à la formation professionnelle,
  2. l’évolution professionnelle des salariés et l’accès aux fonctions d’encadrement,
  3. les conditions de travail et l’articulation entre activité professionnelle et l’exercice de la responsabilité familiale (voir pourtant dans la motivation du CCE, l’exemple du refus de transparence quant à l’équité d’évaluation des objectifs individuels pour les personnes en temps partiel, qui le sont généralement pour raison familiale...).

Par ailleurs, le projet présenté insère un paragraphe qui, à notre sens, bride ou fige la déclinaison future du rapport de situation comparée hommes-femmes pour les 3 prochaines années, au regard des éventuelles évolutions, ainsi qu’également la possibilité pour des élus de proximité de suivre et de contribuer à l’amélioration concrète des problématiques d’égalité des salariés.

C’est pourquoi, même si la CFTC a fortement contribué aux tentatives d’améliorations de ce texte, elle n’en sera pas signataire


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